Hier après-midi, il y avait une nouvelle fois conclave à Matignon et aussi à Bercy. Le compte à rebours se resserre. Demain, à 17 h 30, France Télécom tient son conseil d'administration. L'opérateur public pourrait annoncer à cette occasion jusqu'à 15 milliards d'euros de dépréciations d'actifs. Et presque autant de pertes. Déjà endettée à hauteur d'environ 70 milliards d'euros, l'entreprise est obligée de renforcer ses fonds propres. La façon de procéder doit être arrêtée en conseil d'administration. D'où l'urgence pour le gouvernement, représentant majoritaire dans cette instance, d'arrêter son choix sur la méthode.
«A quatre reprises pourtant, confie un proche du dossier, une solution pour tirer de l'ornière l'opérateur public a été arrêtée» et, à chaque fois, on semble s'être aperçu qu'elle ne tenait pas la route. A priori, l'idée de se limiter à recapitaliser France Télécom en levant des fonds sur les marchés financiers a fait long feu. Et il ajoute : «Cette solution de tout mettre en capitalisation aurait une image désastreuse», et elle aurait été difficile à assumer pour le gouvernement. Elle est de fait catastrophique pour le million et demi de petits porteurs et les salariés de l'opérateur, dont 90 % sont actionnaires.
Privatisations. Un autre scénario a été évoqué : un prêt d'actionnaires consenti aux conditions du marché. Mais il risquait de se voir condamner par Bruxelles, parce qu'incompatible avec la doctrine de la commission en matière d'aide aux entreprises pub