Stockholm, de notre correspondant.
Les petits actionnaires auraient toutes les raisons d'être rancuniers. C'est vrai, en France, pour les épargnants qui ont fait confiance à la valeur de France Télécom. Ça l'est tout autant en Suède pour ceux de l'équipementier en télécoms Ericsson. Echaudés par la débâcle de ces deux entreprises en Bourse, on comprendrait qu'ils y regardent désormais à deux fois avant d'y revenir.
Pourtant, la semaine dernière, en Suède, ce sont eux, les petits actionnaires, qui ont répondu le plus massivement à l'augmentation de capital de 3,2 milliards d'euros (à 41 centimes d'action) de Ericsson. Dieu sait ce que cette «valeur» leur a fait subir. L'action de cette icône, longtemps vache à lait de l'industrie, qui a remplacé Volvo dans le coeur des Suédois depuis que le constructeur automobile a été vendu à Ford, s'est écroulée de 96 % depuis mars 2000. Il y a encore un an, elle écrasait de sa superbe la Bourse de Stockholm dont elle représentait 37 % de la valeur. Aujourd'hui, elle ne représente plus qu'un petit
3 %.
Faillite évoquée. Pire, un tabou a été transgressé ces dernières semaines : certains experts, dans leurs conseils aux épargnants, en sont venus à envisager comme une simple hypothèse certes, et pour l'écarter aussitôt la faillite pure et simple d'Ericsson. Impensable il y a encore six mois. «C'est vrai, un tabou a sauté, admet Claes Hemberg, porte-parole d'Avanza, une société de courtage en ligne avec 73 000 clients, dont la moitié ont de l'