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Libération

Les PME réfractaires à la RTT

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Une étude auprès de 6 000 entreprises révèle un blocage.
publié le 14 septembre 2002 à 0h59

Les PME sont-elles «trentecinqheurophobes» ? La réponse à cette question est en partie contenue dans une étude menée par BNP-Paribas Lease Groupe. La filiale de la banque française a interrogé en juin dernier 6 000 entreprises sur leur attitude vis-à-vis des 35 heures. Il s'avère que... 70 % des PME interrogées disent appliquer la loi Aubry : un tiers est passé aux 35 heures avant 2002, un autre entre janvier et juin 2002, et un dernier tiers n'a rien décidé. Une grande vague a eu lieu au premier semestre 2002, dans les entreprises de moins de 20 personnes.

Selon Gilles Massonnat, responsable des études de BNP-Paribas Lease Group, «un tiers des PME, notamment les "très petites entreprises" (TPE) semblent vraiment hostiles à la RTT. Elles constituent aujourd'hui un groupe de réfractaires qui refuse tout type d'action, qui ne souhaite pas embaucher, et pour qui le passage aux 35 heures doit s'accompagner essentiellement d'une augmentation de la productivité des salariés et non d'embauches».

Outre ces irréductibles, Gilles Massonnat a repéré un mouvement plus dynamique, celui des PME «les plus outillées, les plus tournées vers l'extérieur. Pour elles, les 35 heures ont accompagné la croissance en 1999 et 2000, et leur ont même permis de l'accentuer en embauchant. Mais, à partir de 2001, il y a un mouvement de repli. Et les chefs d'entreprise préfèrent même diminuer la production, pour se conformer à la législation, plutôt que de recruter pour faire face à un surcroît de commandes