François Fillon, le ministre du Travail, présentera mercredi prochain le projet de loi modifiant la loi Aubry sur les 35 heures. Le recours aux heures supplémentaires sera aisé, les aides ne seront plus assujetties au respect d'un horaire moyen de 35 heures ; deux raisons qui peuvent donner l'idée à certaines entreprises de renégocier les accords sur la réduction du temps de travail (RTT). Ainsi le PDG de Look, basé à Nevers (Nièvre), pourtant un des pionniers de la RTT, se dit résolu à revenir aux 39 heures dès que la réglementation sera modifiée. Et les salariés, dont une quarantaine sont actionnaires, réclament plus d'heures supplémentaires.
En 1999, Dominique Bergin, qui vient de racheter Look (rescapé des années Tapie), à la barre du tribunal de commerce de Nevers, est fier d'être le premier patron de la Nièvre à signer un accord Aubry. Il croit à ses bienfaits «pour mieux réguler le flux, faire la chasse aux heures creuses, optimiser l'emploi des personnels, bref, lisser la production grâce à l'annualisation du temps de travail». L'accord, accepté par 90 % des salariés, permet la création de 12 emplois stables. L'entreprise empoche également 610 000 euros sur cinq ans et obtient en contrepartie un accord de modération salariale pendant trois ans.
Loi pénalisante. Aujourd'hui, changement de ton. Dominique Bergin n'hésite plus à dire tout le mal qu'il pense des 35 heures : «Cette loi est contraignante, voire pénalisante.» «Nous n'avons pas pu répondre à la demande de nos c