L'événement est passé un peu inaperçu, mais il est symbolique. En fin de semaine dernière, l'Organisation internationale du travail (OIT), vénérable institution qui réunit gouvernements, syndicats et patronats mondiaux, a débattu pendant deux jours de l'établissement d'un revenu minimum garanti, pour tous les humains, où qu'ils se trouvent et quelle que soit leur situation à l'égard de l'emploi.
Une utopie ? Voire. Selon l'association qui milite pour son établissement, le Bien (pour Basic Income European Network), ce revenu, versé par les gouvernements, devrait permettre de couvrir les besoins essentiels, tels que la nourriture, le logement, les soins de santé et l'éducation. Guy Standing, qui est aussi directeur du programme de sécurité socio-économique à l'OIT, soutient qu'un revenu minimum garanti pour tous pourrait contribuer à réduire de nombreuses prestations sociales «paternalistes», dont l'octroi est conditionné à la conduite et au statut des gens.
Mais, explique, Guy Standing, «il faudrait dissocier le droit à un revenu minimum de l'accomplissement d'un travail». Dissocier le revenu du travail ? Quelle horreur ! diront certains, que deviendrait la malédiction d'Adam, le pain à la sueur du front ? En France, le débat sur ce qu'on appelle aussi le «revenu d'existence», porté par des associations de chômeurs ou quelques économistes isolés, n'a jamais vraiment pris. Somme-nous pour autant si loin de ce genre de solutions?
La prime pour l'emploi (PPE), institué par Lionel J