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Libération

Longwy, le bassin se mine encore

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L'une des trois usines Daewoo implantées en Lorraine va fermer.
publié le 16 septembre 2002 à 1h01

Longwy envoyé spécial

Ce sont trois usines avec un millier de salariés à bord aux destins liés. Un destin prometteur, il y a quelques années, alors que les trois soeurs Daewoo, installées en Lorraine à grands frais de subventions publiques, symbolisaient la reconversion du bassin de Longwy saigné par la disparition de la sidérurgie. Un destin sombre, aujourd'hui, alors que l'annonce lundi dernier de la fermeture de l'usine de Villers-la-Montagne (229 salariés) secoue ses deux sister ships, Daewoo-Orion de Mont-Saint-Martin et Fameck.

Ouvrière sur les lignes de l'usine Daewoo-Orion, toute proche, Tassadit Moukah est ainsi venue rejoindre les salariés de Villers, en grande majorité des femmes. Par solidarité, mais aussi parce qu'elle se sent concernée. «Quand on a appris la nouvelle, mon fils m'a dit : «Alors, tu vas être licenciée ?», raconte Tassadit, 47 ans, d'origine kabyle. Comme si, pour tout le monde, la fin de Villers annonçait la fermeture prochaine des deux autres usines.

La menace plane en effet sur les Daewoo depuis plusieurs mois. A Villers, les ouvrières sont choquées, mais pas surprises. «On s'y attendait», dit Claudine, qui monte des micro-ondes depuis onze ans. «Pendant les vacances, ils ont fermé des lignes de production, et on a eu du chômage partiel.» En 1989, le micro-ondes était un produit de luxe, vendu cher. Aujourd'hui, deux lignes de production sont encore en route, et ne crachent que des produits «bas de gamme», selon l'expression de Barbara Giagnorio,