Pour le gouvernement de Gerhard Schröder, l'abandon de MobilCom par France Télécom ne pouvait pas plus mal tomber. Apprendre que MobilCom risque de devoir déposer son bilan à une semaine tout juste d'élections législatives qui s'annoncent extrêmement serrées (lire page 9), ce n'est pas la panacée.
Table ronde. Afin d'afficher sa compassion pour les 5 500 salariés de l'opérateur allemand, le ministre de l'Economie Werner Müller avait invité hier Gerhard Schmid, le fondateur de MobilCom, renvoyé par France Télécom au printemps, et l'actuel président de la société Torsten Grenz, à une réunion de crise. Dès samedi, la presse allemande annonçait que Berlin envisageait de débloquer une aide financière d'un montant de 200 millions d'euros pour maintenir MobilCom à flot pendant six mois. Mais, dimanche soir, à l'issue de la table ronde, pas un mot sur une éventuelle aide de l'Etat allemand. Il semble irréversible que MobilCom doive déposer son bilan ce lundi.
Comme il le fait depuis des mois, Gerhard Schmid a redit qu'il allait porter plainte contre France Télécom, qui n'a pas respecté ses engagements d'actionnaire majoritaire. Mais Gerhard Schröder, déjà très critiqué pour sa gestion de l'affaire Deutsche Telekom, n'a pas intérêt à se lancer dans une polémique avec le gouvernement français. Des petits actionnaires de Deutsche Telekom viennent d'ailleurs d'annoncer qu'ils comptaient porter plainte contre le gouvernement allemand en raison du «dilettantisme» avec lequel il a limogé Ron