On pouvait difficilement rêver pire scénario. L'ouverture du capital d'EDF, un des très gros dossiers à risque du gouvernement Raffarin pour les prochaines semaines, semble se présenter de la plus mauvaise des façons. Et complique sérieusement la tâche du président, François Roussely, qui en a pourtant fait une de ses grandes priorités. Or, depuis plusieurs semaines, c'est un feu d'artifice de mauvaises nouvelles pour l'ancien monopole public. Pas une annonce pour rattraper l'autre. Comme si tout le monde s'était donné le mot pour faire échouer cet énorme chantier.
Rendez-vous. La débâcle financière de France Télécom et le débarquement de Michel Bon, son président, ont d'un seul coup redonné de la voix et un peu de tonus à tous les opposants à l'ouverture du capital d'EDF. Et notamment à l'ensemble des syndicats maison, qui ont d'ores et déjà pris rendez-vous le 3 octobre pour manifester pour la défense du service public et du statut des agents. L'ensemble des organisations syndicales de la SNCF a décidé qu'elles se joindraient au cortège. «Quel a été le bilan de l'ouverture du capital de France Télécom et de la déréglementation du marché des télécommunications ? L'entreprise est en quasi-faillite, les salariés actionnaires ont perdu leurs économies et les salariés leur statut. Qui dit mieux ?», explique un porte-parole de la fédération énergie de la CGT.
Le spectre des grèves de décembre 1995 étant encore dans toutes les mémoires, le gouvernement suit tout cela comme le lait