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Libération

Euro oui, euro non: les Britanniques balancent encore

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Il y a dix ans, la livre sortait du système monétaire européen. Le débat renaît.
publié le 17 septembre 2002 à 1h01

Londres de notre correspondant

Le 16 septembre 1992, la livre sterling, attaquée de toute part, sortait brutalement du système monétaire européen (SME). Dix ans plus tard, la commémoration de cet événement donne lieu à des débats passionnés entre partisans et adversaires britanniques de l'euro. Pour les premiers, seule la monnaie unique peut mettre définitivement la Grande-Bretagne à l'abri des spéculateurs. Pour les seconds, un tel choix ne peut conduire qu'à un nouveau «mercredi noir».

Crise. En 1992, le royaume est l'un des maillons faibles du SME qu'il a finalement rejoint deux ans plus tôt. Tandis que les autres monnaies ne peuvent fluctuer à la hausse comme à la baisse que de 2,25 % par rapport à leur cours pivot, la livre, du fait de sa fragilité, dispose, comme la lire italienne, d'une marge de 6 %. Cela ne suffit pas à éviter la crise.

Le cauchemar du gouvernement de John Major se résume alors à un chiffre : 2,95 DM. C'est le cours pivot de la devise allemande par rapport à la livre sterling. L'Allemagne, boostée par la réunification, connaît une croissance économique sans précédent tandis que la Grande-Bretagne enregistre encore 3 millions de chômeurs et traverse une terrible crise immobilière. Au cours de l'été, le mark s'envole comme une fusée et le système monétaire européen craque de partout. Les spéculateurs s'en prennent aux devises les plus vulnérables. Après avoir saigné à blanc le markka finlandais et la lire italienne, ils se jettent sur la livre. Plutôt qu