Berlin correspondance
Quand ils ont appris la nouvelle dimanche soir vers minuit, les salariés de MobilCom se sont mis à danser et à chanter dans les rues de Büdelsdorf (nord de l'Allemagne) :«MobilCom est sauvé, MobilCom est sauvé.» Trois jours plus tôt, à minuit aussi, les mêmes pleuraient à chaudes larmes, car France Télécom venait d'annoncer qu'il se retirait de l'opérateur allemand dont il était actionnaire à 28,5 %. Il semblait alors inéluctable que MobilCom dépose son bilan, entraînant le licenciement de 5 500 salariés. Mais c'était oublier que le chancelier allemand, Gerhard Schröder, s'est spécialisé dans les sauvetages en tout genre. Ses prestations après les inondations en Saxe, en juillet, lui ont fait gagner au moins trois points dans les sondages. Surnommé le «roi des médias», Schröder n'avait pas l'intention de se laisser pourrir sa dernière semaine de campagne par France Télécom. Le ministre de l'Economie, Werner Müller, a annoncé dimanche soir une injection de 400 millions d'euros (lire Libération d'hier) dans la société allemande, donnant ainsi une marge de manoeuvre de plusieurs mois à la société.
Barque. Alors que les concurrents de MobilCom crient déjà au favoritisme, et l'opposition chrétienne-démocrate au gaspillage de l'argent public, Gerhard Schröder précise qu'il ne s'agit pas d'une aide de l'Etat mais d'un prêt bancaire réalisé «aux conditions du marché» par la KFW, banque détenue à 100 % par l'Etat allemand.
En Allemagne, ce week-end, plusieurs voix