Menu
Libération

La mondialisation en mal de carburant

Article réservé aux abonnés
Chute historique de l'investissement étranger l'an dernier.
publié le 18 septembre 2002 à 1h02

C'est l'un des thermomètres de la mondialisation. Et jusqu'à ces dernières années, en dépit des crises successives, il n'avait cessé de progresser. Le niveau des investissements directs étrangers (IDE) planétaires annuels devait même prochainement atteindre le cap des 2 000 milliards de dollars (environ l'équivalent en euros). Il faudra patienter encore longtemps. La tendance s'est brutalement retournée. Selon le rapport annuel de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), les IDE ont chuté de... 51 % l'an passé ! Un tel recul, le premier en dix ans et le plus important jamais enregistré en trente ans, «ne peut qu'entraîner la poursuite d'un déclin global», souligne l'agence onusienne.

Dynamique enrayée. Certes, les investissements étrangers ne sont qu'un des nombreux curseurs qui permettent de prendre la température de l'évolution de la mondialisation. Mais ils donnent le ton des dynamiques ­ de progression ou de repli ­ de l'économie mondiale. Or, note la Cnuced dans son rapport 2002 sur l'investissement dans le monde (intitulé Sociétés transnationales et compétitivité à l'exportation), la dynamique d'accélération est enrayée : «Si les IDE totalisaient 1 500 milliards de dollars en 2000, ils ont plongé à 735 milliards de dollars l'an passé.»

La raison d'une telle dégringolade ? L'anémie des économies phares (Etats-Unis, Europe, Japon) et, surtout, le krach boursier lent de leurs marchés financiers. «Cette chute retentissante est en grande p