Tokyo
de notre correspondant
Les béquilles des pouvoirs publics japonais suffiront-elles à maintenir debout un système bancaire et financier de plus en plus fragilisé ? La question se pose après l'échec, vendredi à Tokyo, d'une émission d'obligations d'Etat à dix ans, pour la première fois de l'Histoire. L'émission d'obligations, d'un montant d'environ 15 milliards d'euros, n'a pas trouvé un nombre suffisant d'acheteurs, preuve de la défiance des investisseurs. Cette rebuffade financière a précédé de quelques heures la réunion du conseil pour les réformes économiques du Premier ministre Koizumi, chargé à nouveau d'élaborer un plan antidéflation pour sortir le Japon du marasme. Elle intervient deux jours après la décision controversée de la banque du Japon de racheter les actions détenues par une quinzaine de banques plombées par la chute vertigineuse de la bourse de Tokyo. L'économie japonaise devrait cette année plafonner à 0,9 % de croissance, après avoir régressé en 2001.
Dilemme. Cette nouvelle poussée d'interventionnisme n'a rien d'étonnant. Depuis son accession au pouvoir, en avril 2000, et malgré ses efforts réels pour entreprendre des réformes, Junichiro Koizumi reste coincé entre sa volonté de changement et sa peur de voir le système s'écrouler s'il charge trop la barque des réformes. Des directives strictes ont ainsi été données aux banques pour qu'elles se débarrassent de leurs mauvaises dettes, contractées lors de la bulle immobilière et spéculative auprès d'emprunt