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Libération

Nouvelle saignée pour Alcatel

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L'équipementier supprime encore 9 000 emplois dans le monde.
publié le 21 septembre 2002 à 1h05

Après l'entreprise sans usines, Serge Tchuruk, le patron d'Alcatel, est-il en train de viser l'entreprise sans salariés ? Hier, l'équipementier a annoncé une nouvelle saignée dans les effectifs : neuf mille suppressions d'emploi supplémentaires s'ajoutant aux 10 000 prévues en juin. Cela devrait porter l'effectif à 60 000 à la fin de 2003. Contre 102 000 fin 2001. Et 115 000 un an plus tôt. Les plans se succèdent dans un marché des télécommunications en complète décapilotade. Même les syndicalistes ont du mal à suivre : «Chaque trimestre, la direction annonce un nouveau plan de restructuration alors que le précédent n'est pas encore entré en vigueur. On ne peut plus continuer comme cela», lâche René Brault de la CGC. Effectivement, à force de dégraisser ici, vendre là, reconvertir ailleurs, il semble qu'on touche à l'os. D'autant qu'aucun des plans successifs ne se déroule exactement comme prévu.

Bradée. En juin 2001, Alcatel est pourtant à son zénith, sur le point de ne faire qu'une bouchée de son rival Lucent. L'emplette échoue et la crise des télécoms rattrape l'équipementier. Tchuruk décide alors de se débarrasser de plusieurs dizaines de sites de production. C'est la fameuse «entreprise sans usines». La mise en oeuvre s'avère plus délicate que sur le papier. Beaucoup de sites lui restent aujourd'hui sur les bras. Tandis que d'autres, comme Brest ou Cherbourg qu'il voulait garder, ont été cédés... Alcatel continue de miser sur l'optique, promis, dit-il, à un redressement