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Libération

Corse. Laboratoire à haut risque

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A l'heure du choix, les fonctionnaires sont réticents au transfert de pouvoirs de l'Etat vers la collectivité territoriale.
publié le 23 septembre 2002 à 1h06

La Corse, depuis les accords de Matignon et la loi de janvier 2002, est devenue une région pilote en matière de décentralisation et de régionalisation. La collectivité locale de Corse devrait à terme gérer certains services déconcentrés de l'Etat, comme l'équipement, l'aviation civile ou l'environnement.

Parallèlement, la loi a accordé à la collectivité de Corse un programme exceptionnel d'investissement de près de 115 millions d'euros par an qui doit permettre à l'île de rattraper son retard en matière d'équipements collectifs. Sur le papier, l'initiative paraît tentante. Sur le terrain, le contexte politique local, les craintes syndicales, les incertitudes sur le service public tendent la situation. Les négociations sur le transfert des compétences entre l'Etat, la collectivité territoriale et les syndicats ont à peine débuté. Mais la CGT a commencé à douter de cette décentralisation. «Jusque-là, la région n'a pas assuré correctement les missions qui lui ont été transférées», tranche l'Union régionale CGT. Car la crainte de nombreux syndicalistes est que l'intérêt général ne soit plus qu'un vague souvenir en Corse une fois l'Etat désen gagé.

L'autre crainte concerne les fonctionnaires et leur transfert de l'Etat à la collectivité territoriale. A partir du 31 décembre prochain ils auront le choix d'opter pour la régionalisation ou non. «Pour certains syndicats, les gens vont repartir sur le continent, affirme le Syndicat des travailleurs corses. Mais on ne craint pas d'hémorr