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Libération

Impôts. Les traumatisés de la réforme

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Les 190000 agents du ministère des Finances acceptent le changement, mais sans réduire leurs prérogatives.
publié le 23 septembre 2002 à 1h06

Les meilleures réformes sont silencieuses. Au ministère des Finances, les fonctionnaires récusent l'image anti-réforme qui leur est accolée. La démission de Christian Sautter en 2000 et le retrait de son plan de transformation de son administration par une fusion des corps (la Direction générale des impôts, 84 000 agents qui calculent l'impôt, et la Direction générale de la comptabilité publique qui recouvre l'impôt, 60 000 agents) ont beaucoup fait dans ce sens. Mais «comment aurait-on pu accepter une réforme qui partait du principe qu'il fallait d'abord supprimer des emplois et réduire notre champ d'action ?», dit aujourd'hui Henri Mazure, le secrétaire général du Snui (Syndicat national unifié des impôts). Dans ce ministère qui emploie près de 190 000 personnes réparties partout en France, le travail et le service aux administrés ont beaucoup évolué. «Comparez une perception dans les années 70 et aujourd'hui, raconte un fonctionnaire. Ça n'a plus rien à voir, et l'évolution s'est faite naturellement.»

Premier exemple, l'informatique et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. «On a abandonné les fiches carton, tous les ans on change de logiciels sans formation, poursuit Henri Mazure. Et quand on sait que la moyenne d'âge dans l'administration est assez élevée, on voit bien que les gens sont volontaires quand il s'agit de mieux faire leur travail.» Les syndicats regrettent d'ailleurs que cette capacité d'adaptation ne soit pas récompensée, notamme