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Libération

Les «infirmiers de l'argent» du Crédit Municipal

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A Dijon, Jean-Philippe dirige le service des prêts sur gage.
publié le 23 septembre 2002 à 1h05

Dijon envoyé spécial

A Dijon, «ma tante» porte une petite barbe grisonnante. Jean-Philippe Beauvoir, responsable du service des prêts sur gage du Crédit municipal de la ville, parcourt les allées du coffre : des étagères en métal où s'alignent des appareils photo, une vieille machine à coudre, une guitare électrique et des cassettes vidéo, dont un navet avec Chuck Norris. Ou encore ce masque en bronze de la Bête (l'amoureux de la Belle) fabriqué par Jean Marais en personne. «Un jour, on nous a amené une moissonneuse-batteuse, une autre fois, un bateau, dit Jean-Philippe Beauvoir. Mais on n'accepte plus ce genre de choses, on manque de place.» Il y a bien longtemps que les clous pour accrocher les montres à gousset ou les colliers ont disparu, ne laissant plus en héritage que l'expression «mettre un objet au clou». Ici, dans le ventre du Crédit municipal, 4 500 objets, des bijoux à plus de 80 %, attendent que leurs propriétaires remboursent leur emprunt et les reprennent. Ce qui se produit dans plus de 90 % des cas. Parfois au bout de quelques jours, parfois des années après, comme pour ce meuble, stocké en 1973 et dont le propriétaire paie les intérêts régulièrement. Jean-Philippe Beauvoir exhibe un baladeur d'un modèle ancien. Le propriétaire a touché 50 francs, indique l'étiquette. «Cela ne vaut rien, on ne peut pas le revendre, mais on a prêté quand même, c'est de l'oeuvre sociale.» Il arrive que des clients repartent avec 3 euros pour une montre cassée.

Remonter le moral.