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Libération

<<Ayez confiance>>, disent les chefs d'entreprise

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Malgré les derniers scandales, ils souhaitent gérer leurs affaires à l'abri de la loi.
publié le 24 septembre 2002 à 1h06

Si, un jour, un producteur a l'idée de monter sur scène un remake du Livre de la Jungle avec une troupe d'acteurs exclusivement composée de patrons du CAC 40, il faudra impérativement donner le rôle du serpent charmeur à Daniel Bouton. Nul doute que ce dernier excellera dans le rôle du reptile hypnotiseur qui répète en boucle : «Aie confiance.» Hier, le patron de la Société générale a montré qu'il connaissait déjà très bien son rôle. Président d'un groupe de travail chargé de tirer les enseignements du scandale Enron et de la débâcle Vivendi, Daniel Bouton a affirmé que le principe de base d'une bonne gouvernance était la «confiance». Et certainement pas la loi.

Enronite. C'est en avril dernier que Daniel Bouton a accepté la mission confiée par Ernest-Antoine Seillière, patron du Medef, et Bertrand Collomb, président de l'Afep (Association française des entreprises privées), club regroupant la fine fleur du capitalisme français. Alors que l'«enronite» n'en finissait pas de faire douter les marchés financiers, l'idée était de donner une suite aux deux rapports Viénot (1995 et 1999), du nom du prédécesseur de Daniel Bouton à la Société générale, qui avait posé les premières pierres d'une gouvernance à la française. A l'époque, les deux textes avaient fait preuve d'un certain allant, recommandant notamment la transparence des rémunérations des patrons. Mais le plus important était ailleurs : Marc Viénot avait réussi à rendre crédible l'idée que les patrons étaient parfaitement à