L'équilibre budgétaire au sein de la zone euro devra être atteint d'ici à 2006 et non plus en 2004 comme prévu. Pedro Solbes, commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, a officiellement mangé son chapeau hier, à Strasbourg, lors de la réunion hebdomadaire de la Commission européenne.
C'est une première, même si on sait depuis quelques temps que les trois principales économies de l'Euroland (Allemagne, France et Italie, auxquelles il faut ajouter le Portugal) seront incapables de résorber leur déficit public à temps comme les pays de l'Union s'y étaient engagés dans le cadre du pacte de stabilité. Ce virage sur l'aile, après un an de langue de bois sur la «nécessité» de respecter l'échéance de 2004, a été négocié début septembre, à Copenhague, lors de la rencontre informelle des ministres des Finances (Libération du 9 septembre): la Commission a alors reconnu que la date de 2004 avait été arrêtée à une époque où les prévisions étaient meilleures. Pedro Solbes admet que la reprise n'est pas au rendez-vous : «Il est maintenant clair que la prévision d'une croissance proche de 3 % en 2003 ne peut être maintenue. La situation moins favorable qu'attendue a inévitablement des répercussions sur les prévisions budgétaires.»
D'où le sursis de deux ans que la Commission se dit prête à accorder aux «contrevenants». L'Allemagne et la France avaient toujours lié l'équilibre à une croissance économique entre 2,5 et 3% du PIB. Hier, Jean-Pierre Raffarin a «apprécié le