Quatre mois après avoir lancé une offensive générale contre la loi Galland (Libération du 23 mai 2002), Michel-Edouard Leclerc remet ça. Avec un discours désormais rodé sur «ce texte qui empêche les distributeurs de baisser leurs prix». Depuis le début de ses attaques au printemps dernier, le débat s'est enrichi, et le patron des centres commerciaux peut même se féliciter d'avoir amené chacun les grands distributeurs, les fournisseurs et les pouvoirs publics à se déterminer en fonction de lui.
Arguments. Hier, Leclerc a encore enfoncé le clou avec des arguments qui ne peuvent laisser personne insensible, surtout pas le gouvernement, pense-t-il. «Le vrai problème en ces temps de croissance faible, c'est de donner du pouvoir d'achat aux consommateurs. C'est devenu aujourd'hui le thème majeur de la politique», a estimé le patron des Leclerc. La loi Galland interdit aujourd'hui à la grande distribution de répercuter les rabais obtenus auprès des fournisseurs sur les prix payés par le consommateur. Ce sont les fameuses «marges arrière». Or, plus le rabais du fournisseur est conséquent, mieux ses produits seront positionnés dans les hypermarchés d'une enseigne. On appelle cela de la «coopération commerciale». Mais l'acheteur final n'en profite pas. Bref, pour que la grande distribution puisse baisser ses prix, il faut donc, selon lui, une «modification de la loi Galland» et de ses «effets pervers». «Si on réduit la coopération commerciale, on peut obtenir une baisse des prix de