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Libération

Jean-René Fourtou : mon Vivendi à moi

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Sans dévoiler sa stratégie, le PDG de VU a joué l'anti-Messier.
publié le 26 septembre 2002 à 1h07

Jean-Marie Messier s'était spécialisé dans les rôles de stars américaines annonçant des super-méga-deals la larme à l'oeil. Son successeur à la tête de Vivendi Universal (VU), Jean-René Fourtou (JRF), verse plutôt dans le registre Bourvil, invoquant sa «baguette de pain et son béret basque» à tout bout de champ. Pendant près d'une heure, hier, à l'occasion de la conférence de presse considérée comme l'événement «business» du semestre, Jean-René Fourtou a passé autant de temps à raconter son atterrissage au pays de Messier, qu'à dévoiler sa stratégie sur l'avenir du groupe. Sous le regard éberlué des cadres dirigeants qui ont entouré J2M pendant toutes ces années et sont quasiment tous en partance : son fidèle bras droit Eric Licoys, Philippe Germond (Cegetel), Agnès Touraine (Vivendi Universal Publishing), Agnès Audier (Vizzavi). «A peine arrivé dans mon bureau depuis cinq minutes [début juillet], j'ai été confronté à une crise dramatique de liquidité aussi inattendue que violente, raconte-t-il. Les agences de notations, persuadées qu'on ne pourrait pas faire face à nos échéances, avaient décidé de nous dégrader. Je me suis demandé si c'était un complot. J'ai demandé un délai de grâce au bourreau. Claude Bébéar [le patron d'Axa qui a oeuvré pour la destitution de Messier] était parti chasser je ne sais quel animal en Afrique. Je lui ai dit de revenir dare-dare, parce que là, à Paris, c'était la crise. J'ai appelé ma part de banquiers et lui, la sienne. Ils ont rappliqué tout