New York, de notre correspondant.
Il y a un an, au lendemain des attentats du 11 septembre, les réunions de la Fed étaient attendues avec espoir à Wall Street. Chacun anticipait une nouvelle baisse des taux d'intérêt pour relancer une économie souffrante. Mardi, au contraire, les divisions apparues au sein de la Réserve fédérale, après sa décision de ne pas intervenir sur les taux, ont précipité une énième dégringolade des marchés financiers. Pour la première fois depuis 1998, deux des douze grands pontes de la banque centrale américaine se sont opposés à leurs collègues, en se prononçant pour une baisse du coût de l'argent. Ces dissensions ont renforcé l'impression selon laquelle la Fed est à la fois désemparée et impuissante face à une récession.
Morosité. Depuis quinze mois, la Réserve fédérale doit se rendre à l'évidence : elle n'a pas été capable de renverser la tendance morose de l'économie d'outre-Atlantique. Et, aujourd'hui, les critiques fusent. Certains remarquent qu'en orchestrant onze baisses des taux d'intérêt pour les amener à leur plus bas niveau depuis quarante ans (1,75 %), Alan Greenspan, le patron de la Fed, a lui-même limité ses options pour le futur. «La marge de manoeuvre est très faible, commente Huw Pill, de la Harvard Business School. S'il continue à faire dégringoler les taux pour s'approcher des 0 %, ce sera perçu comme un geste de panique.»
Au-delà de la situation conjoncturelle, les économistes s'interrogent sur la ligne tenue par la Fed depuis le b