Et pan sur le bec des «nouvelles politiques» du FMI et de la Banque mondiale ! Cette fois-ci, la charge ne vient pas des antimondialisation, mais de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement). Dans un rapport publié hier sur l'Afrique, les experts de l'agence dénoncent un peu de changement, beaucoup de continuité. «De l'ajustement à la réduction de la pauvreté : qu'y a-t-il de nouveau ?», titre l'étude. Réponse : «Un changement d'attitude qui mérite d'être salué.» A part ça ? Rien, ou si peu. «Le FMI ou la Banque mondiale ont changé les mots, changé les sigles, changé leur mode de consultation, mais n'ont rien changé à leur credo», épingle Detlef Kotte, l'un des auteurs. Qui prévient : «Si on continue sur cette voie, les objectifs du millénaire fixés par l'ONU, qui visent à réduire d'ici 2015 de 50 % la pauvreté dans le monde, ne seront pas atteints.»
Credo. Ce pavé dans la mare éclabousse les «soeurs jumelles», à la veille de leur réunion annuelle, ce week-end, à Washington (lire page 22). Et il tombe mal au moment où FMI et Banque mondiale tentent de prouver qu'elles vivent une petite révolution culturelle. Qu'elles font, désormais, beaucoup plus : plus de transparence, plus de consultation, bref plus d'ouverture. Que le credo du «consensus de Washington» (rigueur budgétaire, libéralisation économique et privatisation) a vécu. Que les plans d'ajustements structurels (PAS), et la mise au régime minceur des dépenses publiques des Etats du Sud