Flemming Larsen est directeur du bureau européen du Fonds monétaire international, basé à Paris. Entretien.
Quel bilan tirez-vous de vos nouvelles politiques de lutte contre la pauvreté ?
Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais, même s'il reste beaucoup d'obstacles, nous sommes sur la bonne voie. Car ces programmes ont des objectifs définis par l'ensemble de la société civile. C'est là une clé capitale.
Ces consultations ne servent-elles pas d'alibi pour masquer l'essentiel : un credo toujours très libéral ?
C'est trop simpliste. L'Afrique a assez bien résisté à la crise mondiale. Et puis, la stabilité macroéconomique est indispensable pour faire du développement durable. Il n'y pas dix façons d'impulser la croissance. On ne va pas revenir en arrière : le tout-Etat a échoué ! La promotion de la libéralisation des économies, l'ouverture des marchés ou encore la réduction des déficits des finances publiques sont incontournables.
Ces recettes n'ont pas empêché les inégalités d'augmenter, ou les crises financières de se multiplier...
C'est l'argument de ceux qui nous rendent responsables de tous les maux de la planète ! Nous ne prétendons pas avoir l'unique solution. Nous sommes humbles, et prêts à nous remettre en question. Mais nous avons près de cinquante ans d'expérience. Que nos détracteurs nous apportent la démonstration qu'on peut faire mieux.
Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, dénonce votre fondamentalisme et propose d'autres pistes...
Il se veut désorm