Washington
de notre correspondant
Jeudi soir, les militants de Convergence anticapitaliste, des anarchistes pour la plupart, sont réunis pour une veillée d'armes dans les locaux d'une église hispanique, Iglesia Metodista Unida Casa del Pueblo. L'entrée est interdite «aux policiers et aux médias», mais nous nous faufilons. Dans une grande salle, quelque 150 militants, l'air sombre, sont assis sagement. De l'eau goutte du plafond. lls portent des T-shirts provocateurs («Suspected terrorist», «Conflict»...) mais sont disciplinés : pas un ne fume. Ils préparent les opérations du lendemain, destinées à «bloquer la capitale». A la tribune, une pasionaria fouette ses ouailles : «Il n'y a donc personne ici qui aurait ne serait-ce qu'une idée pour constituer des blocs autonomes ?», dit-elle d'une voix électrique. Un jeune homme, les cheveux pris dans un bonnet rasta, suggère : «Ben, comme la loi interdit l'indécence, on pourrait faire un bloc des nus.» Tout le monde rigole, mais pas la militante : «Que ceux qui veulent rejoindre le bloc des nus le fassent savoir à la pause.»
Hier, sous la pluie, ces militants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, tentant de s'enchaîner sur la voie publique. Plus de cinq cents d'entre eux étaient arrêtés en fin de matinée. L'objectif était juste de crier leur rage contre les «patrons de l'économie mondiale», qui se réunissent ce week-end dans la capitale américaine : G7, FMI (Fonds monétaire international) et Banque mondiale. Si on