Bernadette, 43 ans, tient la barre, seule, à la tête d'une famille de trois enfants. Mais les derniers mois ont été plutôt secoués. Cette ancienne caissière décide de retravailler avec les enfants des autres. Elle qui pensait prendre une voie royale vers l'emploi avec une formation d'aide-soignante n'en revient toujours pas. Il a fallu dix mois pour boucler le financement de sa formation de 3 430 euros. «J'ai vécu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis décembre dernier.»
En septembre 2001, après un an de préparation, elle passe le concours de l'Institut de formation aux soins infirmiers. «Je pensais réunir toutes les conditions nécessaires pour être prise en charge. J'étais sous le régime du Pare et je savais cette formation paramédicale très demandée.» Lorsque, début décembre, elle rencontre un conseiller ANPE, il applaudit : «Revenez nous voir dès votre admission à l'école d'aides-soignantes, on lancera votre projet d'action personnalisée.» Une semaine plus tard, ses résultats en poche, elle revient, heureuse. Mais le son de cloche a changé : «Plus de prise en charge possible. On m'a alors déconseillé de suivre cette formation ! Trop longue avec ses 1 575 heures, soit une année, trop coûteuse.» Devant une Bernadette désemparée, le conseiller ANPE ajoute : «Faites une formation de boulanger-pâtissier, ça dure six mois et c'est très demandé.» Pour assombrir le tableau, vient se greffer un autre problème : ses droits à l'indemnisation s'arrêtent le 31 mars 2002.