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Où est passé la clef?

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Conseil de prud'hommes de Versailles, audience des référés
publié le 30 septembre 2002 à 1h11

L'homme a les épaules larges, le cheveu dru et la voix qui porte. Visiblement à l'aise, il se défend lui-même. «J'estime qu'en justice il faut une preuve. Ils n'ont aucune preuve que je leur ai pris leur ordinateur. Qu'on m'apporte une feuille de sortie que j'aurais émargée ! Il n'y a rien, car je n'ai rien émargé !» Embauché en janvier 2002 dans une société d'informatique, puis licencié en mars, Michel A. est poursuivi par son ancien employeur qui réclame la restitution de clés et d'un micro-ordinateur. Sans jamais affirmer qu'il a rendu le matériel, il joue sur les mots, crée des stratégies de diversion : «On m'a fait venir ici pour rien. Je vais demander un euro de dommages et intérêts pour m'avoir dérangé. D'ailleurs, je ne veux pas être réintégré dans cette société, car une certaine madame D. m'y harcelait. Elle me faisait des remarques sur mes 50 ans.» L'avocate de la société bout littéralement : «S'il avait restitué le matériel informatique, il n'aurait pas manqué de répondre à nos lettres de mise en demeure.» Le président est perplexe : «C'est vrai ça, pourquoi vous n'avez pas répondu ?» «Je n'avais pas de temps à perdre. On répond quand on se sent coupable.» Après délibéré, le conseil ordonne à Michel A. de rendre les clés et l'ordinateur ou, à défaut, de fournir la preuve de la restitution.

L'affaire suivante concerne une demande de versement de salaires impayés suite à une démission. Michel P., ancien responsable commercial de la société informatique S., est assis