Roulez tambours. Le ferroutage transalpin devrait débuter en France en février 2003. Gayssot l'avait promis, et Robien, malgré le grand plan d'économie du gouvernement, ne coupera pas les crédits du ferroutage. Le 17 février précisément, pour la première fois en France, des camions grimperont sur un train pour franchir les tunnels alpins. Quatre ans après l'accident du tunnel du Mont-Blanc, cet attelage, qui reliera sur 175 kilomètres les gares d'Aiton-Bourgneuf (Savoie) et d'Orbassano (près de Turin, Italie) sera le symbole d'une nouvelle politique des transports qui refuse la dictature des camions qui puent, qui tuent et mettent les Chamoniards en furie. La journée sera une fête dans la vallée. Mais pas seulement. Car, en marge du tintouin politico-écologique, il en va aussi, dans cette histoire, de l'honneur de la France et de son génie ferroviaire. Depuis 1999 et la décision du gouvernement d'adopter une solution française innovante le Modalohr, un wagon alsacien «révolutionnaire», «le TGV du ferroutage», dit-on même , les voisins européens, qui pratiquent le ferroutage depuis longtemps, ne cessent de douter. Du côté de Duppigheim (Bas-Rhin), où est implantée la société Lohr, fabricant du Modalohr, on attend donc le 17 février pour faire enfin taire les détracteurs du «ferroutage à la française».
Des tunnels pour des tanks
Le ferroutage, ou mettre des camions sur des trains, c'est cher. Mais c'est surtout techniquement compliqué. A l'époque où on creusait les tunnels, n