Elle s'assoit sur le siège du mort, en se pliant plus que nécessaire. Comme angoissée à l'idée de se cogner la tête. Le rouge à lèvres est vif, le collier de perles en évidence, et l'imperméable un poil vieille France. «Oh, elle est facile à monter», s'exclame la visiteuse d'une soixantaine d'années. Elle, c'est la Mégane, la nouvelle jument de Renault. «Mais c'est pas confortable du tout, ce siège. C'est comme si on avait un trou dans le dos», dit-elle à son mari resté à l'extérieur de la voiture. Elle ressort, très mécontente. «Vas-y, toi. Essaye, tu vas voir», commande-t-elle à son mari. Las, il s'exécute. «Tu le sens dans le dos, hein ?», demande-t-elle. Le mari remue des fesses, comme pour trouver la bonne assise. «Le trou, tu le sens, oui ou non ?» Pas de réaction du mari. «Tu le sens ou pas ?» insiste-t-elle. Lui, manifestement, il ne sent rien du tout. Mais ça fait longtemps qu'il ne cherche plus à contrarier sa femme. Il n'essaie pas de sauver ce siège. Ni la Mégane. C'est perdu d'avance. Sa femme a déjà changé de stand. Il lâche un soupir.
C'est toute la famille Renault qui défile, ce samedi matin. Les amoureux, les infidèles, les exigeants, les dilettantes. Ils viennent voir le nouveau-né. Ceux-là débarquent de Toulouse. Ils viennent d'acheter la nouvelle Mégane, mais ont quand même voulu faire le détour par la Porte de Versailles. «Pour voir les autres couleurs», dit la jeune femme, accompagnée de son fiancé et de son papa. Elle s'avoue conquise : «On ne s'attenda