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Libération

Un «service minimum», version allégée

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Le gouvernement a revu ses exigences à la baisse.
publié le 1er octobre 2002 à 1h15

Comment concilier le souci d'apparaître comme un gouvernement de changement, et la frousse, dès lors qu'il s'agit de cheminots, d'un nouveau décembre 1995 ? Réponse : il faut naviguer «sur le fil du rasoir», explique-t-on, sous couvert d'anonymat, dans l'entourage de la direction de la SNCF. «Concernant la SNCF, le gouvernement Raffarin est tiraillé entre l'idée qu'il y a des réformes de fond qu'il doit exiger conformément à ses promesses, et le souci que tout cela ne se transforme pas en prétexte de conflits.» Illustration du propos avec le fameux «service minimum» demandé à la SNCF, qui vient de déboucher sur une proposition fort modérée de la direction de l'entreprise à ses syndicats (lire ci-contre).

Ambiguïté. Promesse de campagne de Chirac, le service minimum (auquel le ministère des Transports a ensuite préféré le terme service garanti, jugé moins autoritaire) est brandi comme un des objectifs prioritaires du tandem Robien-Bussereau (le ministre des Transports et son secrétaire d'Etat) : «Nous souhaitons arriver, dans les mois à venir, à un système dans lequel les trains circulent le matin et le soir pour permettre aux gens d'aller travailler», expliquait ainsi le 5 juin Dominique Bussereau, tout en citant l'exemple du système de la RATP, dit «alarme sociale», qui organise une concertation avant le dépôt d'un préavis de grève. En revanche, l'accord de la RATP ne circonscrit nullement le droit d'exercice de la grève selon le moment de la journée. Cette ambiguïté a imméd