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Libération

Chômage, la grande trouille

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Nouvelle baisse du moral des conjoncturistes français.
publié le 2 octobre 2002 à 1h15

Les industriels et les consommateurs, dont l'Insee mesure chaque mois le moral, ne sont pas les seuls à manifester leur inquiétude croissante face à la situation économique. Les conjoncturistes ­ ces économistes experts du moral des autres que Libération interroge sur leur propre moral depuis le mois de juillet ­ sont eux aussi de plus en plus moroses. L'Ismoc (Indice synthétique du moral des conjoncturistes) poursuit sa glissade (1). Mesuré sur une échelle de 0 à 20, il s'élève fin septembre à 7,3 contre 8,8 en août et 10,5 en juillet.

Le moral des ménages (2), rendu public hier par l'Insee, s'est quant à lui légèrement replié au mois de septembre, tout comme celui des industriels, publié le 26 septembre. «Le moral des conjoncturistes se dégrade beaucoup plus que celui des consommateurs, estime Marc Touati, économiste à Natexis. On observe une déconnexion entre un quotidien qui n'est pas si mauvais ­ les exportations et la consommation sont en hausse ­ et un climat difficile qu'on ne maîtrise pas. En particulier, personne n'arrive à expliquer ce qui se passe en Bourse» (lire Libération d'hier). «Les économistes sont en train de changer leur fusil d'épaule, note Emmanuel Ferry, de l'institut Exane. On était dans un contexte où l'on parlait de reprise, mais le mot ne me semble plus d'actualité. Il y a eu une fausse reprise technique en début d'année. La question qui se pose aujourd'hui, c'est de savoir jusqu'où on va tomber.»

Incertitude. Principal sujet d'inquiétude pour les c