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Libération

EDF-GDF: l'esprit public donne de la voix

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Forte mobilisation, hier, pour la défense des statuts.
publié le 4 octobre 2002 à 1h17

«Les privatisations, c'est con.» Les agents d'EDF-GDF qui défilaient hier ne prennent pas de gants pour exprimer leur position sur l'ouverture du capital de leurs entreprises. Hier, près de 60 000 agents ont manifesté pour le service public et leurs retraites. Cette journée avait été programmée dès le printemps, à l'appel de la CFDT, de la CGT, de la CFTC, de la CGC et de FO, en prélude aux discussions sur le changement de statut des deux entreprises publiques. Elle aurait pu se transformer en test social pour le gouvernement. Mais tous les responsables syndicaux, de Marc Blondel (FO) à Bernard Thibault (CGT), ont récusé tout «troisième tour social».

Fatalisme. Dans les rangs des manifestants ­ une majorité d'hommes, au-delà de la trentaine ­, la ligne est la même. «Ce sera à l'Assemblée nationale de décider pour les Français s'il est nécessaire de privatiser ou non, avoue Jacques, adhérent CGT du Nord. Ce que je demande, c'est qu'on ne brade ni mes acquis, ni le service public.» L'ensemble des agents semble assez résigné : «On ne coupera pas à la privatisation, dit un autre cégétiste. Il faut que l'on pèse aujourd'hui pour réussir à faire entendre nos conditions.» Un drôle de fatalisme chez des agents qui reprennent quand même en coeur des slogans hostiles au privé. Seule nuance, certains, notamment à la Fédération chimie-énergie de la CFDT font valoir que l'ouverture du capital ne pourra se faire sans trop de difficultés qu'à une seule condition : «Il faut qu'on débatte de