La tâche du futur «monsieur délégué aux licenciements» risque d'être ardue. Dans un contexte économique détérioré, ce n'est pas une entreprise, mais plusieurs qui restructurent en même temps dans la même région. Et le principe de vases communicants qui consiste à espérer que les sureffectifs de l'une se verseront dans les sous-effectifs de l'autre risque d'être difficile à appliquer. On l'a vu avec Moulinex, où en dépit du travail de la Mission de revitalisation économique et de la nomination d'un «Monsieur Moulinex», la grande majorité des 2 874 salariés du groupe d'électro-ménager est toujours sur le carreau. A l'épuisement psychologique de certains salariés s'ajoute la difficulté à trouver des reclassements adaptés à leur lieu de résidence et à leurs aptitudes. Le tout dans une région déjà très affectée par d'autres fermetures de site, ceux de Philips au Mans et à Caen en particulier.
De fait, l'ouest de la France est sévèrement touché par la dégringolade des télécoms. D'ici la fin de l'année, le site d'Alcatel de Lannion (Côtes-d'Armor) va perdre 600 emplois. Celui de SNT (leader européen des fournisseurs de services par téléphone) à Rennes, 230 emplois. Quelques kilomètres plus loin, à Etrelles, c'est l'usine de téléphones portables de Mitsubishi qui va fermer (lire page 24), et à Déville-Lès-Rouen celle du groupe américain Viasystems (téléphonie rurale).
Ce qui vaut pour le nord-ouest de la France, vaut aussi ailleurs. Pas une journée ne se passe aujourd'hui sans que de