Menu
Libération

Budget: Mer fait fi du dogme européen

Article réservé aux abonnés
Le ministre des Finances a «d'autres priorités» que le déficit.
publié le 9 octobre 2002 à 1h20

Luxembourg

de notre envoyé spécial

Comme elle le redoutait, la France se retrouve affublée d'un magnifique bonnet d'âne pour ses douteuses «performances» budgétaires. En effet, loin de réduire son déficit, comme il s'y était engagé, l'Hexagone se contente de le maintenir en 2003 à son niveau de 2002 (2,6 % du PIB). La réunion des ministres des Finances de la zone euro, qui s'est achevée tard dans la nuit de lundi à Luxembourg, a montré que l'ambiance était glaciale entre Paris et ses partenaires.

Le ministre autrichien, Carl-Heinz Grasser, n'a pas hésité à qualifier le projet de budget de Jean-Pierre Raffarin de «provocation». Il faut dire que 8 pays sur 12 sont déjà à l'équilibre et que les autres mauvais élèves de la classe euro, le Portugal, l'Allemagne et l'Italie ont annoncé de gros efforts afin de tenir leurs engagements de réduction du déficit budgétaire. Bref, France rime avec désinvolture. Francis Mer, loin d'adopter un profil bas de circonstance l'a joué arrogant. «Nous ne sommes pas seuls parmi 12, nous sommes les seuls à avoir décidé qu'en 2003 nous restions au niveau de 2002 ; sachant qu'en 2003, à 2,6 %, nous ne serons pas plus mauvais que beaucoup de gens qui, aujourd'hui, étant à 3,1 % vont descendre à 2,6 % l'année prochaine.» Il a aussi refusé de souscrire pour 2003 à la proposition de la commission d'une réduction du «déficit structurel» de 0,5 % du PIB (Produit intérieur brut) chaque année en contrepartie de l'abandon de l'objectif 2004 : pour Bruxelles, il