Luxembourg envoyé spécial
Le Pacte de stabilité traverse sa première crise grave depuis l'introduction de l'euro, le 1er janvier 1999. La France, qui refuse de respecter ses engagements, en est à l'origine : non, elle n'atteindra pas l'équilibre des comptes publics en 2004 comme promis, pas plus qu'en 2006, comme le propose la Commission pour tenir compte de la faible croissance.ÊNon, elle ne réduira pas, dans l'immédiat, son «déficit structurel» de 0,5 % par an, selon le voeu de Bruxelles acté, hier, par onze des douze pays de la zone euro. Les instruments, essentiellement symboliques, prévus par le Pacte afin de contraindre les pays à respecter leurs paroles laissent Raffarin de marbre. Ce faisant, ce dernier dévalue les disciplines communes prévues par le Pacte de stabilité, ce qui le met en péril.
Pression des pairs. Car, ce qui est en jeu, c'est la pérennité d'un pacte qui repose sur la parole donnée et sur la pression des pairs. Il ne faut pas oublier que la zone euro a vocation à s'étendre à 25 pays, voire plus, c'est-à-dire à englober toute l'Union. Avec le mauvais exemple français, on peut imaginer qu'à terme il ne se passera pas une semaine sans que les ministres des Finances n'envoient un avertissement à l'un des leurs. L'eurozone donnera alors, à l'extérieur, l'image d'une chienlit sans nom, ce qui aura naturellement des conséquences désastreuses pour l'euro.
Dès lors, pourquoi ne pas abroger un pacte incapable de contenir les pulsions dépensières de ses membres ? F