Les aéroports français sont-ils trop généreux avec Ryanair ? Depuis son arrivée en France, en 1997, la compagnie irlandaise s'est implantée dans une dizaine de villes (1). Et a su imposer ses conditions aux collectivités locales. Contestant le moindre euro dépensé, obtenant des ristournes et des contributions diverses. Le tout contre la promesse de passagers. Ces «faveurs» sont aujourd'hui dans le collimateur des compagnies rivales, qui dénoncent une «distorsion de concurrence», mais aussi de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) et de la Commission européenne.
Courroux. Dans le courant de l'année, la DGAC a été saisie de cette question par Tony Camacho, responsable de la compagnie à bas coûts (low cost) Buzz, qui a aussi avisé Bruxelles de son courroux. Le 16 septembre, c'est Marc Lamidey, président de Brit Air (filiale régionale d'Air France), qui a écrit au président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Strasbourg gestionnaire de l'aéroport pour dénoncer le contrat signé récemment en Alsace par Ryanair. Un accord à même de «créer une concurrence déloyale», selon la lettre, dont Libération a eu connaissance.
Début novembre, les avions de la compagnie irlandaise relieront Strasbourg et Londres, une ligne déjà desservie par Brit Air, qui n'a pas vu arriver cette concurrence d'un bon oeil. D'autant que selon nos informations, la CCI versera 708 000 euros par an à Ryanair, pour une durée de cinq ans renouvelable deux fois. En retour, Ryanair s'engage