Berlin de notre correspondante

Il n'est pas encore installé à Berlin que son titre s'est déjà imposé : Wolfgang Clement, 62 ans, sera le «superministre» du deuxième gouvernement Schröder, assure la presse allemande, depuis l'annonce de sa prochaine nomination. Chargé d'un «superministère» de l'Economie et du Travail, Clement est brandi comme preuve que, cette fois, Gerhard Schröder prend au sérieux sa promesse de réduire le chômage.

Clement est un poids lourd du parti social-démocrate. Schröder l'a arraché au Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, qu'il dirigeait depuis 1998. Sa nomination est signe que la consolidation budgétaire incarnée par le ministre des Finances Hans Eichel ne sera plus le seul horizon du gouvernement. Clement a déjà fait savoir qu'avec lui l'Allemagne sera moins obsédée par le plafond des 3 % de déficit budgétaire : «Si d'autres que nous veulent plus de flexibilité, nous ne nous mettrons pas en travers.»

Jogging. Wolfgang Clement arrive à Berlin précédé d'une réputation d'«homme d'action», monstre d'énergie, volontiers colérique. Ses journées commencent tous les matins à 6 heures par une demi-heure de jogging. Sa femme Karin, qui le pratique depuis bientôt quarante ans et avec qui il a eu cinq filles, ne peut que confirmer sa trempe : «Wolfgang implore le bon Dieu : "Donne-moi de la patience." Mais vite !» En le faisant venir, Schröder a fait le choix d'une personnalité qui tranche et secoue les lobbies du social, particulièrement envahissants en Allemagne