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Libération

«On risque d'avoir 100 000 chômeurs de plus»

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publié le 14 octobre 2002 à 1h24

La Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) organisait vendredi une manifestation à Paris sur le thème «Halte à l'insécurité sociale». Les associations s'inquiètent de ce que «la lutte contre l'exclusion n'est plus une priorité politique». La Fnars sera reçue ce lundi à l'Elysée. Entretien avec son directeur général, Jean-Paul Péneau.

Dans le projet de loi de finances 2003, le gouvernement a réduit le nombre de CES. Comment réagissez-vous ?

Nous lançons un cri d'alarme. Le nombre de contrats emploi solidarité passe de 260 000 à 160 000, si on prend en compte des crédits reportés de 2002 en 2003, qui atténuent l'effet de la mesure. On risque bien d'avoir 100 000 chômeurs de plus l'an prochain.

C'est donc une conséquence de l'alternance.

Sur le plan budgétaire, pas tout à fait. Nous avions eu un fort appui de Martine Aubry, qui avait soutenu le développement de l'insertion par l'économique et le «tiers secteur». Elisabeth Guigou n'avait pas continué cet effort. L'actuel gouvernement semble changer d'optique : c'est à l'entreprise privée, au secteur marchand qu'il compte s'adresser pour l'insertion. C'est le sens des «contrats jeunes» mis en place en juillet. C'est un choix politique sur lequel je n'ai rien à dire. Mais il ne faudrait pas démolir l'outil actuel avant que le nouveau ne soit opérationnel. C'est loin d'être le cas : on voit mal les employeurs du privé embaucher 100 000 personnes en difficulté !

Le «privé» est-il efficace pour in