«Il faut maintenir le dispositif chantier d'insertion.» C'est ce que préconise une étude nationale sur les chantiers d'insertion, remise au ministère de l'Emploi en juin. «Il a toute sa place en tant qu'étape initiale d'un parcours d'insertion par l'activité économique», affirme l'étude confiée au cabinet Siloe. D'autant que les zones les plus peuplées et les plus en difficulté sociale sont aussi celles qui comptent le plus de chantiers d'insertion.
L'enquête montre, en effet, que les chantiers accueillent un public qui ne trouverait pas de réponse ailleurs. Des personnes laissées sur le bas-côté de la route, lors de la reprise économique de 1999-2000, en grande difficulté, très éloignées de l'emploi et qui cumulent de nombreux handicaps, en plus de la précarité professionnelle. Pour les 40 000 personnes accueillies en 2001, dans les 2 300 chantiers d'insertion dénombrés en France métropolitaine, la priorité portait donc sur le traitement de problèmes d'ordre social. L'accompagnement santé, logement, famille... se révèle relativement efficace, professionnel et bien relayé par les partenaires, permettant une «remise à flot».
Manque d'anticipation. En revanche, l'étude note une carence de l'accompagnement professionnel : peu de passerelles en fin du chantier avec les autres dispositifs de l'insertion, orientation trop axée sur une logique d'outillage et d'apports de base aide à la réalisation de CV, par exemple mais rarement sur la construction d'un projet professionnel.