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Libération

L'exportation, eldorado des distributeurs français

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Les lois françaises bridant leur expansion, les enseignes multiplient les magasins à l'étranger.
publié le 15 octobre 2002 à 1h25

La Thaïlande n'est pas le seul pays qui s'inquiète du gros appétit des grandes enseignes d'hypermarchés françaises ou étrangères. «Partout dans le monde, nous sommes de plus en plus obligés de nous plier à des textes plus ou moins contraignants qui n'existaient pas avant. Par exemple, l'été dernier en Pologne, le gouvernement a sorti d'on ne sait où une réglementation extrêmement tatillonne et complexe. En Tunisie, un des ténors français des hypers a été obligé de remonter ses tarifs, jugés trop compétitifs par rapport au commerce local», raconte un professionnel.

Les jérémiades de cet expert ne doivent pas faire perdre de vue que l'exportation reste néanmoins l'eldorado absolu pour les champions de la distribution à la française. Coincés dans l'Hexagone par les lois Raffarin et Galland qui ont bridé leur expansion dévorante, les Carrefour (50 % des ventes à l'export), Auchan (37 %) et autres Intermarché (36 %) font depuis belle lurette leurs emplettes de nouveaux clients hors de nos frontières. C'est tellement plus facile, plus rapide et plus rentable. «En Chine, nos financiers ont calculé qu'un hyper de 8 000 à 10 000 mètres carrés peut devenir rentable en trois ans, quand il faut trois fois plus de temps dans un pays développé, où la concurrence est forcément très forte», relève un candidat à l'installation dans l'empire du Milieu, transformé en foire d'empoigne pour grosses pointures du métier : Carrefour y compte désormais 28 hypers, suivi de l'américain Wal-Mart (12 hyp