Lorsqu'elles sont apparues dans le ciel aérien européen il y a un peu plus de cinq ans, les low cost amusaient franchement les compagnies traditionnelles. Air France, British Airways ou la Lufthansa expliquaient volontiers que ces transporteurs à bas prix n'avaient aucun avenir compte tenu des coûts fixes incompressibles liés au fonctionnement de cette industrie.
Service réduit. Fondé en 1995 par le jeune héritier d'un armateur grec milliardaire, EasyJet a démarré son activité au départ de l'aéroport britannique de Luton en desservant des destinations secondaires. Il s'agissait alors d'appliquer les recettes de Ryanair, la low cost irlandaise, c'est-à-dire réduire les coûts au maximum. Choisir des aéroports secondaires, afin de diminuer les frais d'atterrissage et de décollage, supprimer les services à bord, assurer une maintenance peu sophistiquée. Le tout pour proposer des tarifs défiants toute concurrence. A l'époque, Stelios Haji-Ioannou passait pour un gosse de riches capricieux, un noceur de 28 ans qui avait emprunté 5 millions de livres (environ 8 millions d'euros) à papa pour jouer avec des avions. Aujourd'hui, sa compagnie est évaluée à 770 millions de livres (1 milliard d'euros), elle a tissé une toile complète en Europe, comme sa rivale Ryanair, et menace les grandes compagnies sur les vols courts et moyen-courriers, qui se méfient désormais de cette concurrence féroce. Déjà présente à Roissy et à Nice, elle ne désespère pas d'obtenir un jour des créneaux horaires