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Libération

La Thaïlande envahie par les hypers du Nord.

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Bangkok veut protéger le petit commerce face à cette concurrence.
publié le 15 octobre 2002 à 1h25

Bangkok, correspondance.

Si l'on veut avoir un aperçu du bouleversement que subit le secteur de la distribution en Thaïlande, il faut se planter au croisement de Kasem Rat, sur l'avenue Rama IV, dans le centre de Bangkok. D'un côté, les enseignes géantes des hypermarchés Carrefour et Lotus-Tesco surplombent un défilé régulier de voitures et de bus spécialement affrétés qui s'engouffrent dans les parkings. Quelques centaines de mètres plus loin, le marché de Klong Toey étale son agrégat d'échoppes bigarrées où tout se vend et s'achète dans l'odeur puissante et l'atmosphère criarde typique des halles asiatiques. Demandez à ces commerçants ce qu'ils pensent des grandes surfaces étrangères, et vous n'obtiendrez que grognements et invectives. «Bien sûr que je ne les aime pas ! Elles me piquent mes clients. Depuis qu'elles sont là, mon commerce a baissé de 10 %», s'indigne Wipawee Liu, 43 ans, assise sous un parasol devant son petit étal de viande.

Zoning. Ce mécontentement bouillonne depuis le milieu des années 90, quand les premières firmes de distribution étrangères ­ Carrefour, Big C (groupe Casino), Tesco, Makro ­ se sont implantées. Mais, désormais, il n'est plus limité aux boutiquiers : le gouvernement commence à s'inquiéter des conséquences de l'expansion rapide des grandes surfaces. Le ministère thaïlandais du Commerce prépare une loi mettant en place une politique de zoning, contrôlant les prix et limitant les horaires d'ouverture (les hypermarchés sont ouverts 7 jours sur