La Commission européenne devra patienter avant de lever son moratoire sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Hier, les Etats membres et l'exécutif se sont empaillés sur l'art et la manière de «tracer» les OGM dans les aliments sans parvenir au moindre accord. Il paraît donc probable que David Byrne, le commissaire européen à la santé, n'annoncera rien du tout jeudi 17 octobre, contrairement à son souhait (Libération du 12 septembre).
Sans accord en bonne et due forme sur la traçabilité des OGM, pas de levée de moratoire possible, explique donc la France : «En 1998, quand nous avons décidé ce moratoire avec six autres pays européens (Danemark, Italie, Belgique, Luxembourg, Autriche et Grèce), c'était précisément pour avoir le temps de mettre en place les systèmes de traçabilité, au nom de l'information des consommateurs. Hier, nous avons tout juste commencé à travailler dessus. Nous verrons s'il y a lieu de lever plus tard le moratoire sur les OGM», explique un conseiller d'Hervé Gaymard, le ministre français de l'Agriculture. Visiblement pas très pressé d'aboutir.
Etiquetage. Volonté délibérée de la France et de quelques-uns de ses partenaires de faire traîner les choses ou pas, sur ce dossier hautement sensible, les discussions préalables menées hier à Luxembourg sur la traçabilité et l'étiquetage des OGM ont l'air d'être bien mal parties. Hier, les Quinze devaient se prononcer sur trois thèmes tournant autour de cet enjeu : faut-il s'occuper des OGM à l'échelle de