«En vingt ans d'action syndicale, je n'ai jamais vu cela.» Sur le parvis du palais omnisports de Bercy, à Paris, Marc Bretteil, le secrétaire de l'Union des syndicats de la métallurgie CFDT de la région parisienne, montre la liste des entreprises en restructuration en Ile-de-France. 130 noms, parmi les plus grands de l'industrie française, y figurent : Aérospatiale, Alcatel, Alstom, ATT, Facom, Bull, Delphi, Siemens, IBM, Thalès, Valeo... «C'est une lame de fond. Des plans de restructuration, on en a connu. A tel point que la métallurgie en Ile-de-France est passée de 950 000 emplois en 1980 à 350 000 aujourd'hui. Mais avant c'était un secteur à la fois, l'automobile ou l'informatique. On savait quand cela commençait et où cela s'arrêtait. Aujourd'hui, c'est tous ensemble : l'automobile par les équipementiers, l'informatique, la téléphonie mobile, l'aéronautique.» Particulièrement touchée, la ceinture ouest de la région parisienne d'Evry à Vélizy, où se trouve CIT Alcatel : «Tchuruk (PDG d'Alcatel) a fixé un objectif, explique Bernard Fichaux, délégué CFDT de CIT, moins 23 000 emplois d'ici à l'an prochain. Mais il n'y a aucun plan de restructuration d'ensemble, et donc aucune visibilité. Chaque direction d'entité se débrouille. Chez CIT (logiciels pour la téléphonie mobile), on sait qu'on doit passer de 8 000 à 6 000 emplois. Mais, en l'absence de plan social, cela échappe à tout contrôle. Résultat, la direction encourage les départs, avec des licenciements transactionnels.
L'Ile-de-France laminée par les plans sociaux
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par Hervé NATHAN
publié le 16 octobre 2002 à 1h25
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