La culture du bénéfice, chez SEB, on s'y connaît. Chez Moulinex, beaucoup moins. C'est pourquoi, moins d'un an après avoir repris une partie du groupe en dépôt de bilan (1 850 salariés), le spécialiste de l'autocuiseur donne des cours de profit au champion de la cafetière : régulièrement, les cadres de Moulinex passent deux jours de «formation» dans une usine du groupe. Le but du jeu ? «Nous voulons donner aux salariés que nous avons repris la religion des bénéfices plutôt que celle du chiffre d'affaires : quand Moulinex vendait un fer à repasser 100 francs, il en perdait 20», explique un conseiller de Thierry de La Tour d'Artaise, le PDG du tandem, devenu le numéro 1 mondial du petit électroménager.
Bonne affaire. Il y a encore du pain sur la planche. Au cours des neuf premiers mois de l'année, les performances bénéficiaires de Moulinex (marques Moulinex et Krups) n'ont pas été formidables (le déficit d'exploitation serait de l'ordre de 11 millions d'euros pour cette période) quand celles de SEB se sont bien comportées (environ 120 millions d'euros de bénéfice d'exploitation). En attendant que les cafetières rattrapent les autocuiseurs au hit-parade des bénéfices, les ventes du tandem caracolent. Au terme des neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires consolidé de SEB et de Moulinex confondus a grimpé de 38 % pour un total de 1,683 milliard d'euros. Sans Moulinex, les ventes de SEB n'auraient augmenté «que» de 6 %. C'est dire que Thierry de La Tour d'Artaise a fait