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Libération

Chris Gent, un glouton à l'assaut des télécoms

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L'Anglais a fait de Vodafone le no 1 mondial du mobile.
publié le 17 octobre 2002 à 1h26

C'est un pur conformiste britannique. Un passionné de golf et de cricket, anobli par la reine d'Angleterre. Père de quatre enfants, conservateur dans l'âme, sir Chris Gent, le PDG de Vodafone depuis 1998, s'est distingué de ses pairs en s'affirmant pour l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'euro. Mais ce gentleman est aussi un fauve, une bête rare du monde des télécoms. En toutes circonstances, de la folie à la crise la plus noire du secteur, Gent le conquérant n'a jamais eu qu'une seule devise : «Chasser ou être chassé.». Une stratégie qui a fait de lui un attaquant permanent, et le premier opérateur mondial de téléphonie mobile. Dans l'univers des grands patrons internationaux, le PDG de Vodafone suscite le plus grand respect.

Poli. Autant dire que le patron de Vivendi Universal, qui doit le rencontrer aujourd'hui à Paris, ne prendra pas le risque de traiter par le mépris le prédateur de Cegetel, celui qui a mis la main hier sur les participations de BT et de SBC dans le capital de la filiale télécoms de Vivendi Universal (lire ci-dessous). Chris Gent, qui fait le voyage jusqu'au siège de VU avenue Friedland, sera poli comme toujours, pas agressif pour un sou. Il va juste expliquer à Jean-René Fourtou qu'il est acheteur de l'ensemble de Cegetel (donc des 44 % que VU possède dans sa filiale), et que si le PDG français ne veut pas lui vendre l'affaire tout de suite, il saura être patient. Parce que Gent a une conviction : un jour, Cegetel sera à vendre ; parce qu'un opérateur