Il y a des coïncidences pour le moins troublantes. Alors que la Commission décide de partir en croisade contre les avantages du statut d'EDF, et exige que cette dernière rembourse pas moins de 900 millions d'euros à l'Etat français, de l'autre côté des Alpes, le gouvernement italien réfléchit, lui, à apporter son soutien financier à la Fiat, aujourd'hui dans une situation financière catastrophique. Le plus étonnant, c'est que l'on peut multiplier les exemples. La Grande-Bretagne vient de renationaliser Railtrack, son chemin de fer, et de se porter au chevet de British Energy, le producteur d'électricité nucléaire, depuis quelques semaines au bord de la faillite. En France, le gouvernement s'arrache les cheveux pour sortir France Télécom de sa montagne de dettes, tandis que l'Allemagne réfléchit à une solution pour sauver tout ce qu'il peut du naufrage Mobilcom. Qu'on le déplore ou que l'on s'en félicite, c'est un fait difficilement contestable : l'Etat est de retour aux affaires. Dans ce contexte, la charge de Mario Monti contre EDF donne la fâcheuse impression d'être à contre-courant.
Brancardier. Certes, personne ne claironne le grand retour de l'Etat-stratège. Aujourd'hui, il ne s'agit pas vraiment d'échafauder d'audacieux dispositifs industriels. La mission des gouvernements ressemble plutôt à celle de brancardiers : éviter (ou retarder ?) des restructurations violentes, voire sauver des entreprises de la faillite. L'éclatement de la bulle des télécoms et le ralentissemen