Menu
Libération

En Grande-Bretagne, le privé poussé en place publique

Article réservé aux abonnés
Le gouvernement Blair provoque un tollé avec sa réforme des services publics.
publié le 18 octobre 2002 à 1h27

Londres de notre correspondant

La prison de Kilmarnock a beau être écossaise, elle ne ressemble pas à un château hanté. Pourtant, sur le plan financier, la grande bâtisse de brique rouge, installée dans une ancienne usine d'artillerie au sud-ouest de Glasgow, est un fantôme. Elle n'apparaît nulle part. Ni sur les comptes de l'administration pénitentiaire de la province, ni sur ceux de son opérateur privé, Kilmarnock Prison Services. Elle fait partie de ces nouveaux établissements publics du royaume bâtis et gérés par le privé. Baptisée private finance initiative ou PFI, cette catégorie à part, constitue l'un des piliers de la politique de Tony Blair.

Ses inventeurs, les tories (conservateurs), n'avaient pas réussi à la mettre en oeuvre. Elle est devenue, sous le New Labour, le fer de lance de la réforme des services publics, mais suscite une polémique croissante. Syndicats et base travailliste dénoncent une privatisation qui ne dit pas son nom. Certains vont même jusqu'à accuser le gouvernement de fraude. Lors du dernier congrès du New Labour, les délégués ont infligé à Tony Blair l'un de ses premiers désaveux depuis son arrivée à la tête du Parti et exigé que les PFI soient soumis à un audit général.

Controverse. Pas question, leur a répliqué le leader de la troisième voie : «Nous avons dit : l'école et l'hôpital d'abord. Nous en créons. Je ne vais pas expliquer aux parents, enfants ou patients de ma circonscription que ces projets ont été mis en attente parce qu'il y a une co