Halte aux faussaires de la feta ! Ce populaire fromage au lait de brebis est bel et bien exclusivement grec. Il ne saurait donc être fabriqué en France sans être contrefait, par exemple par la marque Salakis. Ni en Allemagne et au Danemark où, horreur, on fait de la feta au lait de vache ! Soucieuse de protéger certaines spécialités culinaires locales, la Commission européenne vient de doter le fromage grec de la mention «appellation d'origine protégée» (AOP), dont la Cour européenne de justice l'avait privé en 1999, sous la pression de trois pays... la France, l'Allemagne et le Danemark.
Ersatz industriel. Cette fois, Bruxelles a bien voulu considérer que vendre de la soi-disant feta au lait de vache revenait à «induire le consommateur en erreur». Encore que le consommateur ne soit pas toujours le fin connaisseur qu'il pourrait être : tous les ans, la Grèce importe quelques milliers de tonnes de «feta» danoise... pour faire face à l'afflux de ses braves touristes de Brême ou de Coventry, en majorité incapables de distinguer la feta locale au goût de brebis d'un ersatz industriel au lait de vache.
A l'annonce de la décision qui paraît sauver le fromage national d'une concurrence «déloyale», les Grecs pavoisent discrètement, et expriment leur «grande satisfaction». Il est vrai que leur pays a davantage l'habitude de se faire taper sur les doigts par la Commission en matière de subventions agricoles ou de police vétérinaire que d'en recevoir des encouragements.
Du coup, rien ne s