Le Crédit Lyonnais a laissé ses clients un couple de chômeurs , jouer en Bourse, et il a perdu. Le 8 octobre, le tribunal de grande instance (TGI) de Créteil a condamné la banque à verser 487 265 euros de dommages-intérêts aux époux Ellia pour les avoir assistés dans des opérations boursières désastreuses alors qu'elle aurait dû y mettre le holà.
Au printemps 1999, lorsque ce couple a été invité par la conseillère de l'agence de Saint-Mandé (Val-de-Marne) à investir en Bourse, ils touchaient 2 515 euros des Assedic. Les opérations spéculatives s'enchaînent très vite sur fond de bulle des valeurs technologiques. En décembre 2000, alors que les comptes des époux sont déjà largement déficitaires, la «conseillère» leur fait acheter pour 305 000 euros de titres Alcatel et Business Objects...
Parce que le trou se creuse, la banque jongle, en l'absence de procuration, avec les comptes épargne des enfants. Au point, révèle l'avocat Me Daniel Richard, que le siège du Crédit Lyonnais va dépêcher sur place ses propres enquêteurs.
Le TGI de Créteil n'y est pas allé de main morte. Alors que la banque réclamait aux époux ruinés une facture de 487 265 euros correspondant au gouffre de leurs comptes, le tribunal a situé les dommages- intérêts infligés au Crédit Lyonnais précisément à cette hauteur. Perdu pour perdu. Dans l'intervalle, la banque a tout de même perçu un gros paquet de 683 000 euros de commissions. Le détail n'a pas dû échapper au tribunal. «Les mentalités changent, explique l