Sosaima (Colombie), envoyé spécial.
Comment aider les 600 millions de paysans dans le monde qui n'arrivent plus à nourrir leur famille? Thème de la semaine «Alimenterre 2000» (lire ci-dessous), cette question trouve un début de réponse (bien timide encore) dans une myriade de projets d'aide au développement durable financés par la Banque Mondiale. A l'instar de celui de San Isidro caché dans le village de Sosaima, à cent kilomètres de Bogota en Colombie. Une fabrique de cannes à sucre que l'on atteint après une demi-heure de route sur un chemin défoncé. Assis sur un banc face aux Andes colombiennes qui dominent le paysage, un paysan salue, un paquet à la main. «C'est notre panela, exhibe fièrement Miguel Salgado, en présentant le sucre roux parfumé, très peu raffiné. Elle est totalement organique, sans aucun produit chimique.» Il pointe du doigt l'étiquette sur laquelle figure le nom de son entreprise : San Isidro. Un micronégoce aux 10 millions de pesos de chiffre d'affaires mensuel (3 600 euros)
Conseil. Sept partenaires participent ainsi, comme Miguel Salgado, à cette «entreprise associative», choisie parmi 150 autres projets pour recevoir une portion de l'aide au développement durable octroyée par la Banque mondiale (BM) en Colombie. Accordée il y a six mois, l'aide porte essentiellement sur du conseil, à travers des études de marché et de protection de l'environnement. Pour l'obtenir, San Isidro a dû remplir les critères du «Biocommerce», un des éléments d'un plan de 30 m